dimanche 22 avril 2012

La conduite au Québec

Depuis notre arrivée, nous avons loué des voitures pour nos voyages. Conduire au Québec est une expérience particulière qui change de ce dont nous avions l'habitude en France.

Avant tout, il faut savoir que toutes les voitures de location que l'on trouve ici sont des voitures à boîte automatique. Autrement dit, le levier de vitesses n'a que 3 positions réellement utiles : parking, recule, avance. Il y a aussi une position pour passer en boîte manuelle, mais les loueurs nous ont conseillé de ne pas l'utiliser. La pédale d'embrayage ne sert donc à rien, quand elle y est. Lorsque la vitesse pour avancer (ou reculer) est enclenchée, si on n'appuie sur aucune pédale la voiture avance (ou recule) seule à vitesse réduite. Pour rester à l'arrêt, il faut donc toujours garder le pied sur la pédale de frein. L'avantage, c'est qu'en ville on ne passe pas son temps à débrayer et changer de vitesse en fonction du traffic : il n'y a qu'à freiner ou accélérer ! Nous avons encore le réflexe de vouloir revenir au point mort à l'arrêt, ou de vouloir passer la seconde après le redémarrage. L'inconvénient sur toutes les voitures que nous avons testées, c'est qu'il est difficile d'accélérer rapidement car on ne peut pas redescendre d'une vitesse pour avoir plus de puissance.

Passons maintenant à quelques règles de conduite qu'il est bon de connaître.

1. Le feu tricolore, ou lumière comme les québécois disent, est situé de l'autre côté du carrefour. Il faut donc bien faire attention à ne pas vouloir s'arrêter au niveau du feu, car cela veut dire être arrêté au milieu du carrefour. La première fois où nous avons conduit, nous avons chacun allègrement grillé un feu ! On s'y fait quand même au bout d'un moment. Le fait que le feu soit de l'autre côté du carrefour est aussi déstabilisant lorsqu'on tourne, car on se retrouve à amorcer son virage et se retrouver face à un feu rouge. Surtout, ne pas avoir le réflexe de s'arrêter, le feu n'est pas pour nous !

2. Pour les passages piétons, il peut y avoir 3 signaux : le piéton blanc vous autorise à traverser ; la main rouge clignotante signale de ne plus vous engager (ce signal n'est pas clairement défini, c'est ce qu'on en a compris) ; et à la main rouge fixe vous ne devez plus être engagé. S'il n'y a pas ce signal, vous pouvez traverser quand le feu en face de vous pour les véhicules est vert, vous dépêcher quand il passe à l'orange et ne plus être engagé quand il est au rouge.

3. Il est autorisé de tourner en voiture à droite au feu rouge, sauf aux carrefours où il est explicitement signalé que c'est interdit, et sur l'île de Montréal où c'est également interdit (ce que les montréalais ne semblent pas savoir, puisqu'ils ne se gênent pas pour le faire). Tourner à droite au feu rouge doit évidemment être fait en toute sécurité, les voitures qui elles ont le feu vert et les piétons sont prioritaires. Ce n'est absolument pas obligatoire, c'est à la volonté du conducteur qui peut choisir d'attendre que le feu soit vert pour lui.

4. Sur les voies rapides limités à 80 km/h, il est toléré de dépasser par la droite, ce n'est pas considéré comme doubler à droite dans le code de la route. Les montréalais ne se privent pas de le faire, les autoroutes du centre-ville étant justement limitées à 80 km/h. Nous avons remarqué qu'ils ne se gênent pas non plus pour le faire sur les autoroutes limitées à 100 km/h, mais dans ce cas c'est une infraction !

5. Les autoroutes sont généralement limitées à 100 km/h, et c'est la même limite pour tout le monde : voitures, camions, bus... Mais sachant qu'il y a très peu de radars, personne ne se prive de rouler à 110 ou 120. Ne soyez donc pas surpris si vous roulez à 100 et que vous vous faites doubler par un 40 tonnes ! Cela vaut aussi pendant les tempêtes de neige : ce n'est pas parce que vous choissisez de ralentir parce que vous ne voyez rien que le bus ne va pas vous doubler à vitesse normale.

6. Il n'y a pas de priorité à droite. Pour les intersections où c'est jugé nécessaire, il y a des arrêts (stop), parfois même pour les 4 routes. Dans ce cas, c'est la règle du premier arrivé premier parti, et cela se passe la plupart du temps de façon très civilisée. Il y a très peu de carrefours giratoires (nous en avons vu 2 depuis notre arrivée), et de ce que nous en avons vu, les québécois semblent complètement dépourvus lorsqu'il y en a un, et s'engagent et sortent n'importe comment. Soyez prudents !

7. Si vous avez l'habitude de la campagne et des panneaux "passage d'animaux sauvages", vous ne serez pas surpris de voir des panneaux "passage de caribous", "passage d'orignaux" ou "passage de ratons-laveur".

8. Il est interdit de doubler un bus d'écoliers qui s'arrête pour laisser descendre des enfants. Un panneau stop se déploie d'ailleurs sur le côté gauche du bus pour vous le rappeler. Selon le code de la route, il faut aussi laisser 5 mètres entre le bus et sa voiture lorsqu'on le suit.

9. Au Québec, les pneus neige sont obligatoires du 15 décembre au 15 mars.

Voila pour les règles. Ce sont les règles pour la province de Québec, les règles peuvent changer dans les autres provinces canadiennes.

Dernière chose concernant le comportement, ne vous attendez pas à ce qu'ils vous laissent vous insérer sur une voie : il faut forcer le passage car sinon on ne s'insère pas. Ils sont aussi partageurs de route qu'ils le sont avec les trottoirs !

Vous voilà prévenus ! Il ne vous reste plus qu'à tester vous-mêmes !

2 commentaires:

  1. Je me permets de rajouter 2 petites choses, j'espère que tu ne m'en tiendras pas rigueur.
    1/ Le bus jaune. C'est dans les 2 sens qu'on ne peut pas le doubler. C'est à dire que si on en voit un sur la voie d'en face, il faut également s'arreter ...
    2/ La priorité à droite ... Il y en a pas ... mais si on a un accident avec quelqu'un qui vient de sur la droite. C'est quand même toi qui est en tord.Mais comme ils sont très très civilisés ici ...

    Tout ceci, je le tiens d'un québécois super sympa qui n'est pas encore tanné de toutes mes questions sur son pays ^^

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  2. Merci Claire pour ces précisions.

    Et quand on y réfléchit, ça paraît logique de s'arrêter quand on voit un bus jaune, quelle que soit la voie sur laquelle il est.

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